A la découverte de Karukera
Et voilà , un billet qui achève une semaine de vacances à la découverte de Karukera, l’île aux belles eaux (à comprendre belles eaux douces). Bon OK, cela fait quelques temps maintenant que je suis parti, mais faute de temps je n’ai pas voulu pu écrire ce billet.
Cependant, voici les récits de notre périple sur l’une des plus belles îles des Antilles. C’est le dimanche 14 Mars que nous avons pris l’avion au départ de Paris Orly Ouest à destination de Pointe à Pitre. Quelques heures plus tard (8 heures), après un vol sans perturbation (à bord d’un boeing 777 d’air france) et un pilote très sympa, nous sommes arrivés à destination sous une chaleur tropicale. Nous avions réservé notre séjour via promovacances.com à l’hôtel Sofitel l’Auberge de la Vieille Tour. Cet hôtel fait partie du groupe Accor et héberge les pilotes, hôtesses et stewards d’Air France pendant leur transit. Il est situé à Gosier, ce qui est une très bonne situation si vous souhaitez visiter l’île car vous êtes entre les deux ailes du Papillon. Notre réservation comprenait une voiture de location (via JumboCar) pour toute la durée du séjour qui s’est avérée réellement indispensable pour admirer les paysages luxuriants du papillon. Donc nous voilà sur leur national aux airs d’autoroute en direction de notre hôtel. C’est assez perturbant car vous y trouverez de tout sur leur route, des piétons, des cyclistes, etc… Cependant partout les routes sont limitées à 90km/h. Seulement de petites portions sont autorisées à 110km/h.
Premier réveil, l’air est humide, de notre terrasse nous avons la vue sur une mer turquoise qui nous tend les bras. Après un copieux petit déjeuner, c’est direction la plage de l’hôtel question de profiter de cette chaleur accablante. Sur le chemin, nous apercevons une bande d’Iguanes entrain de lézarder au soleil. La plage de l’hôtel est assez petite mais cela lui donne l’avantage d’être assez calme. L’après-midi nous avons pris la voiture en direction de Sainte Anne et Saint François.
Le lendemain matin, départ depuis l’hôtel Créole Beach pour une journée en Jet Ski orchestré par Atmosphere. Cette journée a été mémorable. Accompagnés par deux autres couples (nous avions un jet ski pour deux) et un moniteur pour nous encadrer, nous avons traversé la mangrove avant d’arriver sur l’îlet Caret. Cet îlet, à moitié consommé par l’océan, qui ne cesse sa progression, est tout simplement paradisiaque. Quelques cocotiers, une eau transparente riche en poissons exotiques et une petite case au milieu, le décor est planté. Bien entendu, c’est assez touristique, donc l’îlet est pris d’assaut par plusieurs bateaux qui déposent en masse les touristes. Mais cela reste une belle expérience. A faire …
Le soir nous avons décidé de goûter la gastronomie local, sur les recommandations du guide du routard 2010, nous avons été manger au restaurant entre Ciel et Mer au bord d’une plage municipale éclairée. Je ne sais pas ce que j’ai le plus apprécié, entre la qualité du repas ou l’animation qui défilée sous nos yeux. Tous les locaux se rendent ici pour faire leur sport.
Pour notre troisième journée sur l’île, nous avons exploré le côté ouest de l’île en utilisant le chemin de la Traversée. C’est la voie la plus directe pour accéder depuis Pointe à Pitre l’extrémité gauche de l’île. Cette route passe à travers la jungle tropicale où nous avons pu admirer la cascade aux écrevisses. Je ne sais pas pourquoi cela se nomme comme ceci mais en tout cas c’était très joli. C’est le point de chute touristique car des autobus entiers s’arrêtent pour permettre aux touristes d’admirer le paysage. Un peu plus loin nous nous sommes arrêtés à la maison de la forêt pour faire une randonnée de 1h30 dans la jungle tropicale. Un moment très sportif avec des passages techniques et surtout une chaleur accablante. Une fois sortis de la jungle tropicale, nous sommes arrivés à Mahaut. De là nous avons pris la direction de La pointe Noire puis Deshaies pour atterrir sur la plage de Grande Anse. Nous avons profité des bons soins de Samy, le propriétaire d’un snack en bord de plage qui porte le même nom. L’endroit est complètement isolé, entouré de grand palmiers. A cette endroit, il n’est pas rare de croiser des tortues qui viennent pondre leurs Å“ufs sur la plage. Malheureusement nous n’avons pas été chanceux sur ce coup là . Après s’être reposés sur la plage et restaurés au snack de Samy, nous avons repris la route vers Sainte Rose où nous avons visité le domaine de Séverin. Nous avons pu apprendre comment était réalisé le rhum agricole dans cette distillerie vieille de plus d’un siècle. Je dois dire que j’ai été impressionné d’apprendre que la canne est sucre est utilisée à double emploi. Dans un premier temps elle est coupée et attachée par paquets de 12 bouts de 1 mètres puis jetée dans le hache canne qui la coupe avant d’être broyée dans les moulins (nous avons pu admirer une roue à aubes en fonctionnement avec ces 60 godets pour un diamètre de 8 mètres). De là ils obtiennent un jus appelé le vesou. Le résidu de canne appelé bagasse sert de combustible ou de compost. Quand au jus, il est recueilli et envoyé dans les cuves de fermentation pendant 48 heures. Après fermentation, on obtient de la grappe qui est acheminée vers la colonne de distillation. Dans la colonne de distillation, la grappe rencontre de la vapeur d’eau qui permet d’extraire l’alcool en passant dans un serpentin réfrigéré. A ce moment la grappe devient du rhum avec une teneur en alcool de 65° à 70°, c’est le “Rhum agricole blanc” issu directement du jus de canne. Il sera ramené à un degré inférieur par addition d’eau. C’est ce que vous consommez lorsque vous prenez un punch. Après il y a le vieux rhum. Pour l’obtenir, le rhum agricole est placé dans des fus de chênes où s’opère une lente alchimie entre le tanin du chêne et le rhum. Après quatre années, ils obtiennent un breuvage de qualité qui se déguste modérément. Lors de notre visite du domaine nous avons également vu les bassins d’élevage de ouassous (les crevettes en guadeloupéen) gardés par les aigrettes affamées. Après cette longue et intéressante journée, nous avions bien mérité notre pitance. Nous avons mangé à la marina de Gozier, en une heure c’était plié.
Le quatrième jour, nous nous sommes rendus à Saint Claude aux bains jaunes pour retrouver notre guide Franck. Pour info les bains jaunes sont deux bassins où s’écoulent une cascade dont l’eau a été chauffé par le volcan de la soufrière. Alors maintenant que je le sais je peux faire le malin, cela porte le nom de bain jaune du à la forte teneur en fer de l’eau qui devient jaune … Je pense que cette journée fut la plus culturel de notre séjour, notre guide, guadeloupéen de naissance, mais enfant du monde avant tout, est une vraie encyclopédie avec une spécialisation en botanique. Donc vous l’avez bien compris le but de cette journée était l’ascension de la soufrière, et j’entends déjà les remarques : “Mais pourquoi ils ont pris un guide pour faire une randonnée sur le volcan de la soufrière? Et bien tout simplement pour accéder en toute sécurité aux fumerolles. Pendant notre ascension, il nous a fait découvrir le Roucou (qui a de nombreuses vertus curatives), et l’ipéca qui est un vomitif naturel. Le Roucou peut être utilisé comme crème solaire mais également comme répulsif contre les insectes. Franck nous a également ouvert les yeux sur la végétation en nous montrant les différentes sortent d’épiphytes à ne pas confondre avec les parasites. Jonglant entre blagues et histoires d’époques nous nous sommes laissés porté par sa joie de vivre et son émerveillement devant les paysages de son enfance. Tout au long de notre randonnée, nous avons admiré les vols stationnaires de colibris. Arrivés en haut du Volcan nous avons pu assister aux phénomènes de Foehn. Pendant notre repas tiré du sac à dos de notre guide, Franck nous a conté l’histoire d’un gouverneur qui fou amoureux de sa promise a fait planter un palmier royal pour chaque jour passé sans elle. Ils ont dénombré plus de 360 palmiers qui arborent la route. La fin de l’histoire ne dit pas si elle est revenue. Sur le chemin du retour tout le monde a eu droit à un petit soin de la peau à base de kaolin. Cet argile est également utilisé pour la fabrication de la porcelaine. Cette journée aura été très enrichissante, de plus nous avons eu un ciel complètement dégagé une fois en haut de la soufrière ce qui nous permis de voir les Saintes. Si vous allez en Guadeloupe je vous conseille vivement une randonnée avec Franck de Karapatt, vous ne le regretterez pas.
Pour notre cinquième journée, nous avons visité l’autre aile du papillon, la Grande Terre. Partant de Gosier nous sommes allés dans le nord de l’île à Anse Bertrand en passant par Morne à l’eau. A Morne à l’eau vous trouverez un cimetière peu commun planté sur un versant de colline. Les tombes sont tapissés par une faà¯ence en damier noir et blanc, ce qui donne une impression d’immense jeu de dames. Un peu plus loin sur le chemin en direction de Anse Bertrand, vous trouverez Petit Canal, un haut lieu historique de la Guadeloupe. En effet, c’est l’endroit ou les esclaves débarquait pour être immédiatement vendu aux exploitations sucrières. A coté de l’église, se trouve l’escalier édifié par les esclaves en hommages à ce passé douloureux. Chaque marche porte le nom des différentes ethnies africaines qui les ont gravies. La vue de ces différents édifices est autant palpable que l’émotion des moments vécus en ces lieux…
Nous avons continué notre chemin pour arriver au village de Lilian Thuram. A cette saison, c’est la grande migration des baleines qui reviennent dans les eaux chaudes des Antilles. Il est coutume de les voir à partir des falaises de la Pointe de Grande Vigie et Porte d’enfer. Malheureusement nous n’avons rien vu… si ce n’est des surfeurs amateurs de sensations fortes sur ce spot ou les vagues se défoulent. Le soir en rentrant sur Gosier, nous avons profité du marché nocturne pour acheter des bananes aux goûts de pommes et des accras de morue.
Pour notre avant dernier jour, nous avons voulu essayer le canyoning à Bouillante avec l’équipe de Canopée. Expérience à renouveler. Au milieu de la jungle tropicale nous avons crapahuté dans un canyon à l’eau assez fraîche. Au programme, saut de 4 mètres de haut, rappel de 15 mètres de haut et quelques passages techniques. Voici un petit extrait de notre journée canyoning.
Pour notre dernier jour, nous avons voulu profiter au maximum en allant une dernière fois dans cette végétation luxuriante. Nous nous sommes rendu au saut de la lézarde ou nous avons pu nous baigner dans une eau rafraîchissante au pied d’une cascade. Un décor féerique peu connu des touristes …
J’espère qu’après avoir lu ce récit vous aurez vous aussi envie de découvrir l’île aux belles eaux.
Je vous invite à voir nos photos sur flickr. Si vous avez des remarques ou des questions n’hésitez pas à laisser un commentaire.
Guadeloupe, Point à Pitre, Saint Francois, Soufriere, Vacances, Volcan
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